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29/10/2009
« «Mein Kampf» en manga fait fureur au Japon
Par MICHEL TEMMAN TOKYO, de notre correspondant
Il trône dans la collection des «grands classiques mondiaux», aux côtés de 27 autres «grands écrivains et penseurs», tels Dante, Kafka ou Marx. Le titre de cette œuvre incontournable : Mein Kampf (Mon Combat) d’Adolf Hitler. En version manga, Waga Toso s’est déjà écoulée à 45 000 exemplaires dans l’archipel. C’est pour l’heure 10 000 copies de mieux que le Capital de Karl Marx. Le bouche à oreille aidant, les ventes se maintiennent, assure l’éditeur East Press. Cette version bande dessinée de Mein Kampf attire surtout des adolescents et des jeunes adultes masculins.
Malgré l’opposition officielle du gouvernement allemand à toute réédition de Mein Kampf, les responsables d’East Press à Tokyo, n’ont pas hésité. Ils n’ont pas pris la peine de consulter l’Etat de Bavière, qui détient les droits du traité sulfureux, au moins jusqu’en 2015 (les droits du livre tomberont alors dans le domaine public). Pour eux, «ce manga a une valeur historique et pédagogique, comme tous ceux publiés dans la collection, et mérite d’être étudié à l’école». Dans le quotidien Asahi Shimbun, le patron d’East Press défend son choix : «Ce manga préfère présenter Hitler en tant que personne plutôt que de simplement le diaboliser en tant que leader responsable de l’Holocauste.» Sauf qu’aucun texte de mise en perspective ou explicatif ne vient contextualiser le manga. Au contraire. La BD reste fidèle au contenu antisémite du livre dans lequel Hitler expose sa vision national-socialiste, son rêve aryen et les préceptes du nazisme.
A ce jour, la sortie du manga et son succès commercial n’ont provoqué aucune polémique au Japon. En fait, les mangas néoazis y sont à la mode. La chaîne Mandarake, supermarché du manga à Tokyo, étale depuis longtemps, sur ses rayons, les BD nippones à la gloire de Hitler et les aventures militaires du IIIe Reich. Un manga a pour héroïne une petite allemande aux airs de Candy, au brassard orné d’une croix gammée. Il y en a pour tous les âges. Chez Chosen, librairie généraliste du quartier littéraire de Kanda, toute une panoplie d’ouvrages négationnistes sur l’Etat national-socialiste, sur la «mode nazie» et «l’élégance des officiers SS» sont en vente.
Quant à Mein Kampf en poche, c’est un classique, le livre a été réédité maintes fois, et on le commande sans difficulté. Ce succès participe de l’admiration à peine voilée pour l’ex-alliance entre le régime nazi et le Japon impérial (l’empereur Hirohito avait rejoint Hitler et Mussolini au sein des forces de l’Axe) que cultive une minorité d’ultras et de nostalgiques. »
Malgré l’opposition officielle du gouvernement allemand à toute réédition de Mein Kampf, les responsables d’East Press à Tokyo, n’ont pas hésité. Ils n’ont pas pris la peine de consulter l’Etat de Bavière, qui détient les droits du traité sulfureux, au moins jusqu’en 2015 (les droits du livre tomberont alors dans le domaine public). Pour eux, «ce manga a une valeur historique et pédagogique, comme tous ceux publiés dans la collection, et mérite d’être étudié à l’école». Dans le quotidien Asahi Shimbun, le patron d’East Press défend son choix : «Ce manga préfère présenter Hitler en tant que personne plutôt que de simplement le diaboliser en tant que leader responsable de l’Holocauste.» Sauf qu’aucun texte de mise en perspective ou explicatif ne vient contextualiser le manga. Au contraire. La BD reste fidèle au contenu antisémite du livre dans lequel Hitler expose sa vision national-socialiste, son rêve aryen et les préceptes du nazisme.
A ce jour, la sortie du manga et son succès commercial n’ont provoqué aucune polémique au Japon. En fait, les mangas néoazis y sont à la mode. La chaîne Mandarake, supermarché du manga à Tokyo, étale depuis longtemps, sur ses rayons, les BD nippones à la gloire de Hitler et les aventures militaires du IIIe Reich. Un manga a pour héroïne une petite allemande aux airs de Candy, au brassard orné d’une croix gammée. Il y en a pour tous les âges. Chez Chosen, librairie généraliste du quartier littéraire de Kanda, toute une panoplie d’ouvrages négationnistes sur l’Etat national-socialiste, sur la «mode nazie» et «l’élégance des officiers SS» sont en vente.
Quant à Mein Kampf en poche, c’est un classique, le livre a été réédité maintes fois, et on le commande sans difficulté. Ce succès participe de l’admiration à peine voilée pour l’ex-alliance entre le régime nazi et le Japon impérial (l’empereur Hirohito avait rejoint Hitler et Mussolini au sein des forces de l’Axe) que cultive une minorité d’ultras et de nostalgiques. »
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