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Grèce: le parti néo-nazi ordonne aux journalistes de se lever pour accueillir son Président –
Le HuffPost avec AFP | Par Adrien Oster
Publication: 09/05/2012 16:49 Mis à jour: 10/05/2012 16:26
Les crânes étaient rasés de près et les ordres intimés avec force. Dimanche, à l’issue d’élections législatives en Grèce marquées par l’entrée au Parlement des néo-nazis d’Aube Dorée, plusieurs journalistes ont quitté la conférence de presse donnée par le chef de file du parti, Nikolaos Mihaloliakos.
» Législatives en Grèce: les partis pro-austérité s’effondrent, l’extrême droite néo-nazie et la gauche radicale s’envolent
Quelques minutes auparavant, le service d’ordre avait ordonné à un parterre de journalistes incrédules de se lever à l’arrivée de Nikolaos Mihaloliakos, affublé du sobriquet de « Führer » par la presse grecque. « Levez-vous, montrez votre respect…tout le monde debout », intimait un jeune homme vêtu de noir à l’entrée du chef de file d’Aube Dorée.
« Vous pouvez partir si vous voulez, ne vous seriez-vous pas levé pour Papandreou [le président du Parti socialiste grec, ndlr] ou Samaras [le Président du parti conservateur Nouvelle Démocratie]? », répondait Nikolaos Mihaloliakos aux journalistes qui s’indignaient.
Regardez l’incident et l’ensemble de la conférence de presse:
Discours de Nikólaos Michaloliákos, président du… par cbknikII
Entouré d’une quinzaine de jeunes cerbères à l’air sévère et débarassé des journalistes qui n’avaient pas souhaité se lever pour l’accueillir, le dirigeant du groupe néonazi pouvait dérouler son discours xénophobe et nationaliste. « L’heure de la peur a sonné pour les traîtres à la patrie », a-t-il menacé lors de cette conférence de presse donnée dans un hôtel d’Athènes, nous arrivons ». Nikolaos Mihaloliakos, 55 ans, a aussi cité Jules César en lançant: « Veni, Vidi, Vici ».
Il a ensuite affirmé, avec la faconde habituelle des partis les plus à droite de l’extrême-droite, que son groupe allait lutter contre les « usuriers mondiaux » et « l’esclavage » imposé selon lui au pays par l’UE et le FMI, dénonçant « la presse jaune » et annonçant la lutte de son parti « dans et en-dehors » du parlement.
A son arrivée à la conférence de presse, il avait déjà pris à partie les journalistes étrangers présents, les accusant de répandre des mensonges sur son mouvement, qui a mis en sourdine ces derniers mois ses références directement hitlériennes au profit d’une sorte de national-socialisme à la grecque. « La Grèce n’est que le commencement », avait-il crié dans leur direction.
« Agissant comme des videurs, ils ont montré leur vrai visage »
« La Fédération grecque des journalistes (POESY) met en garde les nostalgiques d’Hitler, et notamment les ‘jeunes hommes courageux en t-shirts noirs’, qu’aucun journaliste ne sera contraint, menacé et surtout pas terrorisé », a réagi l’association dans un communiqué. « Agissant comme des videurs, ils ont montré leur vrai visage. Nous n’avons pas peur de vous. Nous allons révéler votre rôle, nous n’allons pas vous laisser faire », écrit de son côté l’Union des journalistes d’Athènes.
Un climat délétère déjà illustré avant le scrutin par les menaces proférées sur le site Internet du parti néo-nazi à l’encontre de Xenia Kounalaki, journaliste pour le titre de référence de la presse grecque, Kathimerini. Dans un billet d’opinion publié en avril, elle avait qualifié les membres d’Aube Dorée de « brutes nazies » et affirmait que selon elle, le parti n’aurait pas dû être autorisé à participer au scrutin législatif.
» Lisez le reportage du Huffington Post à Athènes avant les élections législatives: le parti néonazi Chryssi Avgi séduit de plus en plus
« L’objectif: pousser les journalistes à les laisser tranquilles »
« La réponse de Chryssi Avgi ne s’est pas fait attendre, écrit EurActiv.fr, un article de 2500 mots révélant de nombreux détails de la vie personnelle et professionnelle de Mme Kounalaki et mentionnant sa fille sans raison apparente a été publié sur le site Internet du parti. ‘Kommt Zeit, kommt Rat, kommt Attentat!’, a écrit l’auteur anonyme de cet article. Toute personne comprenant l’allemand, comme Mme Kounalaki (née à Hambourg), sait qu’il s’agit d’une menace de mort à peine dissimulée. »
« Je ne pense pas qu’ils se montreront violents avec moi physiquement et je n’ai pas peur d’eux. Mais le fait que bon nombre de mes amis et collègues, et même la police grecque, m’aient conseillé d’arrêter d’écrire des articles contre eux pour l’instant est une première victoire pour les membres de Chryssi Avgi. C’est l’objectif de leur campagne de peur. Pousser les journalistes à les laisser tranquilles et à écrire sur d’autres sujets », a expliqué la journaliste à EurActiv.
Cet ex-groupuscule semi-clandestin aux méthodes notoirement violentes et aux thèses racistes et antiparlementaires a obtenu 21 députés sur 300 au parlement grec, avec 6,97% des voix.
Le parti Aube Dorée en images:
Quelques minutes auparavant, le service d’ordre avait ordonné à un parterre de journalistes incrédules de se lever à l’arrivée de Nikolaos Mihaloliakos, affublé du sobriquet de « Führer » par la presse grecque. « Levez-vous, montrez votre respect…tout le monde debout », intimait un jeune homme vêtu de noir à l’entrée du chef de file d’Aube Dorée.
« Vous pouvez partir si vous voulez, ne vous seriez-vous pas levé pour Papandreou [le président du Parti socialiste grec, ndlr] ou Samaras [le Président du parti conservateur Nouvelle Démocratie]? », répondait Nikolaos Mihaloliakos aux journalistes qui s’indignaient.
Regardez l’incident et l’ensemble de la conférence de presse:
Discours de Nikólaos Michaloliákos, président du… par cbknikII
Entouré d’une quinzaine de jeunes cerbères à l’air sévère et débarassé des journalistes qui n’avaient pas souhaité se lever pour l’accueillir, le dirigeant du groupe néonazi pouvait dérouler son discours xénophobe et nationaliste. « L’heure de la peur a sonné pour les traîtres à la patrie », a-t-il menacé lors de cette conférence de presse donnée dans un hôtel d’Athènes, nous arrivons ». Nikolaos Mihaloliakos, 55 ans, a aussi cité Jules César en lançant: « Veni, Vidi, Vici ».
Il a ensuite affirmé, avec la faconde habituelle des partis les plus à droite de l’extrême-droite, que son groupe allait lutter contre les « usuriers mondiaux » et « l’esclavage » imposé selon lui au pays par l’UE et le FMI, dénonçant « la presse jaune » et annonçant la lutte de son parti « dans et en-dehors » du parlement.
A son arrivée à la conférence de presse, il avait déjà pris à partie les journalistes étrangers présents, les accusant de répandre des mensonges sur son mouvement, qui a mis en sourdine ces derniers mois ses références directement hitlériennes au profit d’une sorte de national-socialisme à la grecque. « La Grèce n’est que le commencement », avait-il crié dans leur direction.
« Agissant comme des videurs, ils ont montré leur vrai visage »
« La Fédération grecque des journalistes (POESY) met en garde les nostalgiques d’Hitler, et notamment les ‘jeunes hommes courageux en t-shirts noirs’, qu’aucun journaliste ne sera contraint, menacé et surtout pas terrorisé », a réagi l’association dans un communiqué. « Agissant comme des videurs, ils ont montré leur vrai visage. Nous n’avons pas peur de vous. Nous allons révéler votre rôle, nous n’allons pas vous laisser faire », écrit de son côté l’Union des journalistes d’Athènes.
Un climat délétère déjà illustré avant le scrutin par les menaces proférées sur le site Internet du parti néo-nazi à l’encontre de Xenia Kounalaki, journaliste pour le titre de référence de la presse grecque, Kathimerini. Dans un billet d’opinion publié en avril, elle avait qualifié les membres d’Aube Dorée de « brutes nazies » et affirmait que selon elle, le parti n’aurait pas dû être autorisé à participer au scrutin législatif.
» Lisez le reportage du Huffington Post à Athènes avant les élections législatives: le parti néonazi Chryssi Avgi séduit de plus en plus
« L’objectif: pousser les journalistes à les laisser tranquilles »
« La réponse de Chryssi Avgi ne s’est pas fait attendre, écrit EurActiv.fr, un article de 2500 mots révélant de nombreux détails de la vie personnelle et professionnelle de Mme Kounalaki et mentionnant sa fille sans raison apparente a été publié sur le site Internet du parti. ‘Kommt Zeit, kommt Rat, kommt Attentat!’, a écrit l’auteur anonyme de cet article. Toute personne comprenant l’allemand, comme Mme Kounalaki (née à Hambourg), sait qu’il s’agit d’une menace de mort à peine dissimulée. »
« Je ne pense pas qu’ils se montreront violents avec moi physiquement et je n’ai pas peur d’eux. Mais le fait que bon nombre de mes amis et collègues, et même la police grecque, m’aient conseillé d’arrêter d’écrire des articles contre eux pour l’instant est une première victoire pour les membres de Chryssi Avgi. C’est l’objectif de leur campagne de peur. Pousser les journalistes à les laisser tranquilles et à écrire sur d’autres sujets », a expliqué la journaliste à EurActiv.
Cet ex-groupuscule semi-clandestin aux méthodes notoirement violentes et aux thèses racistes et antiparlementaires a obtenu 21 députés sur 300 au parlement grec, avec 6,97% des voix.
Le parti Aube Dorée en images:
Aube Dorée
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